Langues sémitiques
Cet article concerne les langues sémitiques. Pour leurs locuteurs,
voir Sémites.
Langues sémitiques |
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Région |
Afrique du Nord, Corne de l'Afrique, Moyen-Orient, Malte, Sahara, Soudan, |
Classification par famille |
|
o
-langues sémitiques |
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Codes de langue |
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sem |
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sem |
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Origine géographique des
langues sémitiques et nombre de locuteurs.
Les langues sémitiques sont
un groupe de langues parlées dès l'Antiquité au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans la Corne de l'Afrique.
Elles forment l'une des branches de la famille des langues
chamito-sémitiques — dites aussi afro-asiatiques ou
afrasiennes1,2,3,4 — répandues de la moitié nord de
l'Afrique jusqu'au Moyen-Orient. L'origine et la direction de l'expansion
géographique de ces langues restent incertaines, de l'Asie vers l'Afrique5 ou de l'Afrique vers l'Asie6,7. Ces langues sont qualifiées de «
sémitiques »8 depuis 1781910, d’après le nom biblique de Sem, fils de Noé.
Des langues sémitiques, akkadien et ougaritique, sont attestées depuis plus de
quatre millénaires. Les plus anciens documents akkadiens, en écriture cunéiforme, datent de la seconde moitié du
troisième millénaire av. J.-C. et l'archéologie atteste de documents
écrits en akkadien jusqu'au début de notre ère11.
Plusieurs langues sémitiques sont des
langues officielles ou administratives : arabe (359
millions de locuteurs en 2017), amharique (plus de 90 millions), hébreu (8 millions), tigrigna (6,75 millions) et maltais (400 000 locuteurs).
D'autres langues sémitiques sont utilisées en Éthiopie, en Érythrée, à Djibouti et en Somalie, et au Proche-Orient (langues néo-araméennes par exemple).
Les langues sémitiques se caractérisent,
entre autres, par la prédominance de racines trilitères12 et par l'usage de consonnes laryngales, gutturales et emphatiques.
Sommaire
·
2Évolution
historique et expansion géographique
o 2.2IIIe millénaire
av. J.-C.
§ 3.3.1Sémitique
occidental septentrional
§ 3.3.2Sémitique
occidental méridional
§ 3.3.2.3Langues
éthiosémitiques
Étymologie[modifier | modifier
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L'adjectif « sémitique »
dérive du nom commun « sémite », utilisé pour
la première fois en Europe vers la fin du xviiie siècle par l'historien philologue
allemand August Ludwig von
Schlözer. Il construit ce terme à partir du nom propre de Sem, fils de Noé, rencontré dans la Bible au
livre de la Genèse et plus
spécialement13 au chapitre 10, verset 31 qui
dit : « אֵלֶּה
בְנֵי־שֵׁם
לְמִשְׁפְּחֹתָם
לִלְשֹׁנֹתָם
בְאַרְצֹתָם
לְגוֹיֵהֶם »
et se traduit « Tels sont les descendants de Sem, selon leurs
familles et leurs langues, selon leurs territoires et leurs peuplades »14.
Évolution historique et expansion
géographique[modifier | modifier le code]
Arbre linguistique des
langues sémitiques.
La linguistique, au xixe siècle, soutenait l'origine asiatique
des langues sémitiques. Aux xxe et xxie siècles,
de nouvelles hypothèses avancent une origine africaine des langues sémitiques
dont la famille serait partie intégrante d'un groupe plus large de langues chamito-sémitiques.
IVe millénaire av.
J.-C.[modifier | modifier le code]
Pour les orientalistes du xixe siècle, tel l'Allemand Theodor Nöldeke15 (1836-1930), les langues
sémitiques dériveraient d'une langue hypothétique, le proto-sémitique.
Pour eux, cette langue-mère serait née au Moyen-Orient, avant de se répandre au Proche-Orient puis à l'Afrique.
En 1998, Mc Call émet l'hypothèse
inverse d'une origine africaine du proto-sémitique16.
En 2004, les linguistes Ehret, Keita,
Newman et Bellwood soutiennent que le proto-sémitique est originaire d'Afrique
et qu'à la suite de probables migrations du Sahara à la fin du Néolithique, il apparaît au Moyen-Orient
vers -400017.
IIIe millénaire av.
J.-C.[modifier | modifier le code]
L'antique cité d'Ebla fut
découverte en 1964 sur le site de Tell Mardikh en Syrie. En 1974, 42 tablettes
portant une écriture cunéiforme furent
extraites des ruines d'un palais datant de l'âge du Bronze ancien
(-2400/-2225). En 1975, 17 000 tablettes furent ensuite mises au jour.
L'étude de ces tablettes présente une langue archaïque dont certains traits
morphologiques rappellent l'akkadien, et dont le lexique semble s'apparenter à
l'hébreu et à l'araméen.
IIe millénaire av.
J.-C.[modifier | modifier le code]
Des langues sémitiques orientales dominent,
au début du IIe millénaire av.
J.-C., en Mésopotamie. L'akkadien est un terme générique qui
s'oppose au sumérien, langue
non-sémitique parlée en basse-Mésopotamie. L'akkadien fleurit en deux
dialectes, le babylonien et
l'assyrien. L'archéologie fournit des documents
cunéiformes écrits entre -2500 et le début de
l'ère chrétienne18.
Des langues sémitiques occidentales,
parlées de la Syrie au Yémen, livrent progressivement des textes écrits. Des
textes en proto-cananéen datent
de -1500 et attestent l'usage d'une langue
sémitique occidentale à cette époque. Des tablettes écrites en ougaritique19 ont été découvertes en Syrie du
Nord, datant de -1300. Vers cette époque, des nomades Araméens font incursion dans le désert
syrien.
Ier millénaire av.
J.-C.[modifier | modifier le code]
Au Ier millénaire av. J.-C., l'alphabet s'étant largement répandu, toute
une série d'autres langues devient accessible : l'araméen et les langues
sudarabiques anciennes. Durant cette période, le système de
déclinaisons, encore vigoureux en ougaritique, semble décliner pour donner
naissance aux langues sémitiques du nord-ouest. Les Phéniciens répandent le
cananéen à travers une bonne partie de la Méditerranée, tandis que son cousin,
l'hébreu devient la langue de la
littérature religieuse avec la Torah et
le Tanakh. Avec les conquêtes de l'empire
assyrien, l'araméen devient la lingua franca du
Croissant fertile, supplantant toutes les autres langues, notamment l'akkadien et le phénicien, tandis que l'hébreu subsiste en
tant que langue liturgique.
C'est à peu près à cette époque qu'apparaissent des textes écrits en guèze, première apparition écrite des langues
éthiosémitiques.
Inventaire[modifier | modifier
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Les langues sémitiques se divisent en
deux grandes branches d'importance inégale : orientale et occidentale.
Cette dernière est de beaucoup la plus vaste, et c'est la seule à comporter des
langues encore vivantes.
La différence principale entre le
sémitique oriental et occidental réside dans le système verbal. En effet, le
verbe, en sémitique occidental, utilise des préfixes pour exprimer l'aspect inaccompli et des suffixes pour l'aspect accompli. Le sémitique oriental utilise
dans les deux cas des préfixes.
Le sémitique occidental enfanta
également l'article défini et
l'alphabet (cf. plus bas).
Sémitique oriental[modifier | modifier
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Lettres
d'Amarna, xive siècle av.
J.-C..
Article détaillé : Akkadien.
Cette branche comporte une seule langue,
l'akkadien, connue grâce aux inscriptions cunéiformes de Mésopotamie (-3000),
dans une partie de l'actuel Irak. C'est la langue qui a
supplanté le sumérien. Des textes
antiques rédigés en akkadien se détachent Enuma Elish et l'Épopée de Gilgamesh.
Deux dialectes en sont issus : l'assyrien dans le nord de la Mésopotamie
et le babylonien dans
le sud. Cette dernière langue fut notamment utilisée par Aménophis IV (Akhénaton) pour communiquer avec ses vassaux
cananéens et syriens dans les lettres d'Amarna datant du quatorzième
siècle avant l'ère chrétienne, dont un exemplaire photographié est visible
ci-contre.
Éblaïte[modifier | modifier le
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Article détaillé : Éblaïte.
La langue éblaïte est une langue
sémitique très archaïque, parlée au IIIe millénaire av.
J.-C., dans l'antique cité-État d'Ebla. Sur le site, environ
17 000 tablettes ont été retrouvées, écrites en cunéiforme (80 %
d'origine sumérienne, 20 % propre à l'usage de l'éblaïte).
Bien que proche de l'akkadien, la langue
possède également des caractéristiques propres au sémitique occidental. On ne
sait donc pas dans quelle catégorie la placer.
Sémitique occidental[modifier | modifier
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On distingue deux groupes
occidentaux : le septentrional et le méridional. Les deux se distinguent
surtout par la formation du pluriel des noms : externe pour le nord (par
ajout d'un suffixe), brisé pour le sud (par modification
interne des voyelles).
Sémitique occidental septentrional[modifier | modifier le code]
Cette branche comprend quatre groupes
linguistiques.
Amorrite[modifier | modifier le
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Article détaillé : Amorrite.
L'amorrite désigne une langue de la
première moitié du IIe millénaire av.
J.-C. Ses premiers locuteurs furent des nomades. Cette langue peut être
rattachée à l'ougaritique.
Ougaritique[modifier | modifier
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Article détaillé : Ougaritique.
L'ougaritique apparaît avant le
cananéen, près de l'ancienne cité d'Ougarit, au nord des côtes phéniciennes (voir également Ras Shamra). Il fut parlé et écrit en cunéiforme aux alentours du xive et xiiie siècle av.
J.-C., avant que la ville ne soit saccagée.
Langues cananéennes[modifier | modifier
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Bible hébraïque, xiie siècle.
Article détaillé : Langues cananéennes.
Les langues cananéennes regroupent
·
le phénicien (puis
le punique parlé
à Carthage),
·
l'hébreu,
·
mais aussi les langues ammonite, moabite, et édomite parlées sur la rive gauche du
Jourdain et de la Mer Morte, soit l'actuelle Jordanie. De ces trois langues,
quelques inscriptions seulement sont parvenues jusqu'à nos jours (dont la stèle de Mesha).
Le phénicien et le punique furent parlés
jusqu'au ve siècle par les
paysans du bassin méditerranéen.
Initialement, toutes ces langues furent
écrites à l'aide de l'alphabet phénicien.
Les langues cananéennes furent
supplantées par l'araméen.
Araméen[modifier | modifier le
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Articles détaillés : Araméen et Judéo-araméen.
L'araméen apparut vers -850 en Syrie,
(attesté dès le xie siècle en
Mésopotamie du Nord et généralisé au Xe lors de la fondation des royaumes
araméens tels que le Bit Adini, le Bit Zamani, etc.) et dès le vie siècle fut utilisé comme lingua franca,
de l'Égypte à l'Afghanistan. Seul le grec rivalisa avec l'araméen au
Moyen-Orient. Ainsi, par exemple, la lingua franca des Juifs à l'époque
de Jésus était l'araméen. Celle-ci fut donc
la championne des langues sémitiques du vie siècle
jusqu'au viie siècle et les
conquêtes arabes.
L'ancien araméen (aussi appelé impérial,
ou encore pré-chrétien) est connu à travers de nombreux papyrus, documents, et
certains livres de l'Ancien Testament. Il se distingue des langues cananéennes
par le maintien de la voyelle â (devenue ô en
cananéen).
À l'époque de Jésus, l'araméen (récent) avait évolué en
différentes formes régionales. On distingue l'araméen occidental (Palestine), comprenant le nabatéen (autour de Pétra), et l'araméen oriental, comprenant
notamment le syriaque et le mandéen.
De nos jours, il existe encore des
dialectes araméens : le néo-araméen
occidental, le néo-araméen central (dont
le turoyo) et le néo-araméen oriental (dont
le soureth).
Sémitique occidental méridional[modifier | modifier le code]
Ce groupe se distingue du groupe
septentrional par la conservation de la flexion nominale et la généralisation
des pluriels brisés.
Arabe[modifier | modifier le
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Page du xiie siècle du Coran.
Article détaillé : Arabe.
La langue arabe, qui se présente
aujourd'hui sous la forme de l'arabe standard
moderne, comprend un état de langue nommé arabe classique et différents états de
langues dialectaux dont l'ensemble forme l'arabe dialectal20.
Une liste des
pays de langue arabe permet de situer géographiquement ces
dialectes. L'hassanya est parlé au sud du Maroc,
en Mauritanie, et chez les nomades du Sénégal. L'arabe maghrébin est
parlé du Maroc à la Libye, ses variantes sont l'arabe marocain, l'arabe algérien et l'arabe tunisien, chacun de ces parlers ayant
différents lexiques, mais se comprennent entre eux. Toujours en Afrique
septentrionale se parlent aussi l'arabe libyen, l'arabe égyptien, l'arabe soudanais, proche du dialecte du sud de
l'Égypte, ainsi que l'arabe tchadien.
En Méditerranée se parlaient autrefois
l'arabe andalou et l'arabe sicilien, ce dernier ayant dérivé vers
le maltais, un des rares dialectes arabes écrits
à l'aide de l'alphabet latin et de gauche à droite. Le maltais a été fortement
influencé par le sicilien, l'italien ainsi que l'anglais, qui est la seconde langue officielle
du pays.
Parmi les dialectes arabes parlés en
Asie se détachent l'arabe
syro-libano-palestinien et l'arabe des pays du Golfe, mais aussi le judéo-arabe.
Les plus anciens textes en arabe, écrits
avec un alphabet dérivé du nabatéen, datent du ive siècle de notre ère. Les peuplades
arabes méridionales utilisaient l'écriture safaïtique.
Langues sudarabiques[modifier | modifier
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Articles détaillés : Langues
sudarabiques anciennes et Langues
sudarabiques modernes.
Répartition des
langues sudarabiques modernes.
Les langues sudarabiques comportent deux
groupes apparentés mais distincts :
·
Les langues
sudarabiques anciennes rassemblent les langues d'anciennes
inscriptions du viie au ve siècle av.
J.-C. en alphabet sudarabique.
·
Les langues
sudarabiques modernes sont des langues vernaculaires actuelles
du Yémen et d'Oman,
sans écriture propre). Actuellement, elles sont au nombre de six au Yémen et en Oman :
le mehri, le hobyot, le harsusi, le bathari, le shehri (ou jibbali) et
le soqotri.
Elles sont toutefois menacées de
disparition, l'arabe étant la seule langue officielle de ces deux pays, et
langue de religion.
Le sudarabique se distingue par
l'utilisation de deux formes du passé[réf. souhaitée] :
l'indicatif et
le subjonctif.
Langues éthiosémitiques[modifier | modifier
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Article détaillé : Langues
éthiosémitiques.
Les langues sémitiques d'Éthiopie et d'Érythrée forment une branche dite
éthiosémitique, afrosémitique ou éthiopique. La forme la plus anciennement
connue de ces langues est le guèze (ou ge'ez), qui
divergea des langues sudarabiques vers le début de l'ère chrétienne. Il fut
d'abord écrit avec l'alphabet sudarabique, avant que ne soit développé l'alphasyllabaire guèze permettant
la notation simultanée des voyelles avec les consonnes. Le guèze s'est éteint
vers l'an 1000 mais subsiste encore comme langue
liturgique.
Plusieurs langues sémitiques coexistent
aujourd'hui dans la corne de l'Afrique,
mais ne sont pas forcément des descendantes directes du guèze. En Érythrée, les
langues dominantes sont le tigrigna et le tigré. En Éthiopie, la langue dominante est aujourd'hui
l'amharique, langue dont l'origine est obscure
du fait qu'elle diverge assez fortement des autres langues sémitiques dans sa
syntaxe.
Description linguistique[modifier | modifier
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Écritures[modifier | modifier le
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Alphabets[modifier | modifier le
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On ne peut parler des langues sémitiques
sans ajouter une note sur les alphabets permettant de les transcrire. En effet,
le plus célèbre d'entre eux (l'alphabet phénicien) est l'ancêtre direct des
alphabets hébreu, arabe, grec et latin. C'est peu dire de son succès sur ces 34
derniers siècles.
Évolution vers l'alphabet latin.
Pour plus d'informations, se reporter
aux articles détaillés suivants :
Alphabet
protosinaïtique basé sur les hiéroglyphes égyptiens
·
Ougaritique (alphabet cunéiforme)
·
Phénicien xive siècle av. J.-C.
o
Paléo-hébraïque xe siècle av. J.-C.
§
Samaritain vie siècle av. J.-C.
o
Araméen ixe siècle av. J.-C.
§
Kharoshti iiie siècle av. J.-C.
§
Brahmi iiie siècle av.
J.-C.
§
Alphasyllabaires indiens (devanagari, grantha, gurmukhi, vatteluttu, etc.) vie siècle
§
Tibétain viie siècle
§
Alphasyllabaires d'Asie du Sud-Est (khmer, thaï, birman, javanais,
etc.)
§
Javanais, ixe siècle
§
Hébreu iiie siècle av. J.-C.
§
Syriaque iie siècle av. J.-C.
§
Pehlevi iie siècle av. J.-C.
§
Avestique iiie siècle
§
Sogdien iie siècle
§
Ouïghour ixe siècle
§
Mongol xiiie siècle
§
Mandchou 1599
§
Arabe ive siècle
o
Grec ixe siècle av.
J.-C.
§
Étrusque viiie siècle av. J.-C.
§
Latin viie siècle av. J.-C.
§
Runique iie siècle av. J.-C.
§
Gotique ive siècle av. J.-C.
§
Arménien 405
§
Géorgien 430
§
Glagolitique 862
§
Cyrillique xe siècle
o
Écritures
paléo-hispaniques vie siècle av.
J.-C.
·
Sudarabique ixe siècle av. J.-C.
o
Guèze ve et vie siècles av. J.-C.
·
Tifinagh, viie siècle av. J.-C.
Transcription[modifier | modifier
le code]
Article détaillé : Transcription
des langues sémitiques.
Lexiques[modifier | modifier le
code]
Toutes les langues sémitiques ont la
caractéristique commune de construire leurs mots sur une racine
trilitère formée de trois consonnes porteuses du sens
fondamental du lexème qui l'intègre.
En raison de l'origine commune des
langues sémitiques, elles partagent beaucoup de mots et de racines. Le tableau
ci-après reprend quelques-unes de ces similitudes.
Akkadien |
Araméen |
Arabe |
Hébreu |
traduction française |
zikaru |
dikrā |
ḏakar |
zåḵår |
mâle |
maliku |
malkā |
malik |
mĕlĕḵ |
roi |
imêru |
ḥamārā |
ḥimār |
ḥămōr |
âne |
Ce n'est évidemment pas une généralité,
mais cela explique que dès la plus haute Antiquité les liens de parenté entre
l'hébreu, l'araméen et l'arabe furent rapidement établis.[réf. nécessaire]
Langues liturgiques[modifier | modifier
le code]
Beaucoup de langues sémitiques sont
devenues des langues liturgiques,
utilisées lors des cérémonies religieuses. Ainsi, l’hébreu en tant que langue
vivante a été supplanté par l’araméen et s’est probablement éteint vers 200
apr. J.-C.21. Elle ne survécut que comme langue
liturgique, et ce n’est qu’au xixe siècle que
l’hébreu parlé en Israël a été
reconstruit par Eliézer Ben Yehoudah sur
base de l’hébreu liturgique et en s’inspirant également de l’arabe.
La connaissance de ces langues est
notamment une nécessité pour les exégètes du christianisme, de l’islam et
du judaïsme.
Voici une liste reprenant quelques
langues liturgiques sémitiques et les groupes religieux correspondants.
·
L’arabe classique : les Musulmans (différent
des dialectes modernes), certaines Églises chrétiennes
orientales : Melkites
grecs-catholiques, Maronites (avec le syriaque), Orthodoxes
d’Antioche (avec le grec)
·
L’araméen, sous sa forme syriaque :
les chaldéens,
les Syriaques
orthodoxes, les Syriaques
catholiques et les Assyriens
protestants, les Maronites (avec l’arabe)
·
Le guèze : les Chrétiens coptes d’Éthiopie et d'Érythrée et les Falachas (Juifs d’Éthiopie, ou Beta
Israel)
·
L’hébreu : les Juifs religieux
·
Le mandéen : les Mandéistes
Langues contemporaines[modifier | modifier
le code]
(Estimation du nombre de locuteurs
actuels des langues sémitiques les plus répandues.)[réf. souhaitée]
·
Araméen — 1 500 000 à 3 000 000
o
Syriaque — 400 000
o
Néo-araméen
occidental — 605 000
o
Soureth (ou Néo-araméen oriental) —
500 000 à 2 000 000 (estimations variant grandement)
·
Amharique – 90 000 000
·
Tigrigna – 15 000 000